No kill, une ouverture d'esprit

No kill, une ouverture d'esprit à tester en fin de saison

Certains remisent les cannes, huilent les moulinets pour la saison prochaine dès le premier novembre, considérant que ne pas pouvoir garder le poisson pêché est sans intérêt, voir une hérésie !
Je ne porterai évidemment aucun jugement sur ce choix, je trouve simplement dommage de ne pas profiter de cette occasion pour aborder une autre conception de la pêche, plus sportive et plus respectueuse de nos compagnons de jeux, car il y a de la beauté dans le geste d'accompagner un poisson remis à l'eau, un échange qui nous grandi, une complicité aussi et un énorme pouvoir de préserver une vie.
 
Cela serait aussi l'opportunité de découvrir d'autres modes de pêche qu'il s'agisse de la verticale ou de la pêche linéaire aux leurres. S’essayer à d'autres techniques moins habituelles mais efficaces. Quelques-uns prolongent ainsi leur passion et c'est un plaisir de les rencontrer sur l'eau.
On rencontre aussi de plus en plus de pêcheurs d'autres départements dont certains n'ont pas hésité à faire plus de 300 km pour s'adonner à ce plaisir qui devient rare sur le domaine halieutique français : toucher un big fish.
J'en ai rencontré émus jusqu'aux larmes, heureux de montrer la photo ou la vidéo qui a figé ce moment magique. " C'est super ! C'est mon premier qui passe le mètre, je n'ai jamais réussi à en faire un chez moi ".
Pour cette joie communicative, pour le simple plaisir du partage, pour cette émotion à jamais gravée dans l'esprit de ce pêcheur d'ailleurs ;
 Je ne peux que me féliciter que nous ayons adopté le No kill en fin de saison et préservé ainsi notre potentiel halieutique car s'il y a de gros brochets sur nos lacs, ce n'est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat de notre politique de gestion commune.
Je dis bien commune, n'étant qu'un facilitateur de décisions ou celui qui donne le ton aux multiples harmonies de notre association.
J'aimerais pour parachever cette symphonie, rencontrer aussi ceux dont la pêche est presque une seconde nature, certes ils laisseront à la maison la filoche. Et alors ? C'est un autre plaisir que de préserver la vie fut elle celle d'un animal à sang froid, n'exprimant ni la souffrance, pas davantage la pitié. Utopie ! Me disent certains, car ils sont trop ancrés dans le concept : "Poisson maillé, poisson tué". Peut-être suis-je utopiste ou un doux rêveur, mais quand je vois le chemin parcouru ces dernières années, je veux croire que certains feront le pas nécessaire pour découvrir la pêche différemment, cela ne demande, en soit, qu'une ouverture d'esprit.
Eric Bailly Bazin
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Deux phrases d’un pêcheur sportif américain Lee Wulff font références pour caractériser l’état d’esprit des pêcheurs adeptes du no kill :
« Un poisson de sport a trop de valeur pour être pêché qu’une seule fois » (a handbook of fresh water fishing 1939)
« Le poisson que vous remettez à l’eau est un cadeau que vous faites à un autre pêcheur, tout comme il peut s’agir peut être d’un cadeau qu’un autre pêcheur vous a fait »